vendredi 20 août 2010

Maitre Eckhart




Maître Eckhart était un dominicain qui naquit vraisemblablement vers 1260 et mourût probablement vers 1328. Il occupa diverses hautes fonctions dans l'ordre des dominicains, et enseigna à Paris, Strasbourg et Cologne.
Il existe peu d’indications sur sa naissance et sa mort, par contre il fut un prédicateur célèbre. Il est l’auteur de nombreux sermons et traités ainsi que des commentaires de la bible, écrits en latin et en allemand. A la suite de l’attaque virulente de deux frères de son ordre, son enseignement fut condamné le 27 mars 1329 par la Bulle In agro dominico.

Il est sans doute le penseur chrétien le plus proche d'une mystique qui transcende les religions. Dans son oeuvre on remarque l'influence du platonisme et de la philosophie scolastique, mais aussi celle d'une tradition spirituelle féminine, allant de Hildegarde de Bingen (1098-1179) à Marguerite Porete (brûlée à Paris, en l'an 1310).

L'enseignement spirituel de Maître Eckhart est formulé à partir d'une invitation à l'union à Dieu, et à la réception de Dieu dans le coeur du disciple. L'enfantement de Dieu dans l'âme, climax de la vie chrétienne, est le fruit de la «divinisation» reçue de et par l'union à Dieu.

Cette union nécessite un appauvrissement volontaire. Cependant, parce que ce qui est spirituel est supérieur à ce qui est matériel, cet appauvrissement est avant tout spirituel. Retrouver Dieu suppose de se vider de soi, de se dénuder des images, pour que Dieu entre en soi.
Mais le détachement eckhartien est aussi un renoncement à tout ce qui rend l'être créé indisponible à l'action de la Grâce ; le dernier degré de ce détachement consistant même à s'affranchir de l'effort pour se rapprocher de Dieu.

Ainsi disposé, l'esprit libre, le coeur humble, toute attente ou aspiration personnelle éteinte, l'intériorité insensible à toute tentation, Dieu ne peut faire autrement que de se révéler, comblant cette vacuité par la félicité ; «l'être humain devenant par Grâce ce que Dieu est en nature.» (Maxime le Confesseur). C'est ce que l'on appelle la divinisation, ou en grec la théosis, thème remontant, outre Maxime le Confesseur, à Augustin, et se prolongeant en de très grands spirituels tels que Nicolas de Cues qui a conservé en sa bibliothèque l'oeuvre latine de Maitre Eckhart.


L’expérience mystique est vue comme le retour à la Divinité manifestée dans le Christ vivant dans le coeur du croyant. La vocation prédestinée de l’être humain est d’être uni à Dieu. Si le Père engendre le Fils dans l’éternité, Dieu engendre le Fils dans le fond sans fond, l'abditus mentis d'Augustin, ou Grund en moyen-haut allemand, de l’âme. Toute cette théologie est très classique. et porte le nom d'inhabitation trinitaire.
Ce n'est pas cette thèse qui a suscité la haine de deux confrères dominicains contre Eckhart, mais le refus de la Réforme de l'Ordre voulu par le frère dominicain Eckhart. Il n’en demeure pas moins que Maitre Eckhart a été pendant longtemps regardé avec suspicion comme non hétérodoxe.

Son enseignement est le fruit d’une expérience intérieure, qui, parce qu’elle atteint les plus sommets, rejoint les grands mystiques des autres religions.


S'anéantir soi-même

Ramana Maharshi




Ramana Maharshi est un des maîtres de l'Advaita vedanta né le 30 décembre 1879 et mort le 14 avril 1950. Son enseignement est essentiellement centré sur le Soi et la question "Qui suis-je ?". Il est considéré comme l'un des grands maîtres traditionnels de cette école philosophique du Vedanta.

La méditation

Vidéo

Au milieu de la caverne du coeur

La contemplation

Tenzin Palmo


Diane Perry naît en 1943 et grandit à Londres. Enfant, elle éprouve un ardent désir de solitude et de perfection ainsi qu'une attirance particulière pour l'Asie. Livres et reportages lui font découvrir le bouddhisme. Elle a trouvé ce qu'elle cherchait. Elle l'adopte.
À vingt ans, elle part pour l'Inde, puis rejoint l'est du Tibet où elle rencontre son maître spirituel et décide de se consacrer aux enseignements de son guide avec constance et détermination. Désormais, elle est Tenzin Palmo. Trois semaines à peine après cette rencontre, elle est l'une des premières Occidentales à être ordonnée nonne lors d'une cérémonie dont les femmes ne pouvaient bénéficier dans la plupart des pays bouddhistes. Elle-même est l'unique nonne parmi les cent moines du monastère tibétain où elle vit et affronte la discrimination sexuelle. Isolée mais incroyablement déterminée, elle fait le vœu d'atteindre l'Éveil - l'état de Bouddha - en tant que femme et d'améliorer le sort de ses consœurs.
Elle se retire donc dans une petite grotte du Lahoul, à la frontière indo-tibétaine, à quatre mille mètres d'altitude. Les montagnes et la neige la coupent du reste du monde. Elle a trente-trois ans. Douze années durant, elle va se consacrer à d'intenses méditations, assise dans le petit caisson traditionnel réservé à cet exercice, jamais allongée. Dehors le froid est intense. Ses visiteurs les plus fréquents sont les animaux sauvages. Un petit potager lui fournit de quoi se nourrir l'été et, le reste du temps, elle mange des lentilles et du riz. Mais à aucun moment, ni quand elle manque mourir de faim, ni quand elle reste prisonnière d'une avalanche de neige, elle ne désespère ni même regrette son entreprise. Cette retraite la rend heureuse. Et tous les amis ou les curieux qui lui rendent visite après une si longue période d'isolement s'émerveillent de son épanouissement, de sa sérénité, de sa disponibilité.
Depuis, elle parcourt le monde à la recherche de fonds pour construire un couvent destiné aux femmes en quête de perfection spirituelle. Puisant à la source de sa propre sagesse mais n'élevant jamais son expérience au rang de modèle, elle donne des conférences destinées à tous ceux qui cherchent à pratiquer le bouddhisme et se heurtent aux obstacles que semble y opposer la civilisation occidentale. La boucle est bouclée : Tenzin Palmo est venue au monde, s'en est retirée, et y revient dans un but purement altruiste. Comme une vraie disciple du Bouddha.


Source : Bouddhisme au féminin

La vigilance

On aime surtout rêver

jeudi 19 août 2010

Jacques Lusseyran


Jacques Lusseyran, né à Paris le 19 septembre 1924, mort le 27 juillet 1971, était un résistant français.

Il devient brutalement aveugle vers l'âge de 8 ans. Il racontera plus tard comment il a vécu sa cécité, comment il en a fait sa chance, apprenant à découvrir les choses et les êtres avec ses autres sens, à voir mieux que les voyants. Soutenu par ses parents, il poursuit ses études dans la filière normale, entre au Lycée Montaigne, puis intègre Normale supérieure au lycée Louis-le-Grand. La guerre vient d’éclater. Il décide de se joindre à la Résistance.

En 1941, il co-fonde un groupe de résistance, Défense de la France, qui publie un journal clandestin éponyme, qui à la libération deviendra France Soir. Il est entre autres chargé des entretiens de recrutement, se fiant à un sens intérieur, développé depuis qu'il est devenu aveugle, et qui ne lui fera jamais défaut.

En organisant le réseau clandestin de diffusion de Défense de la France, Jacques Lusseyran a permis que des centaines de milliers de français soient informés de la réalité de la guerre, des horreurs du régime nazi et de la Collaboration.

Jacques Lusseyran est arrêté par la Gestapo à l'été 1943. Interrogé, il doit probablement à sa cécité de ne pas être torturé. Mais après six mois d'emprisonnement, ce handicap ne lui épargne pas la déportation : en janvier 1944, il arrive à Buchenwald et y reste jusqu'à la libération du camp en mai 1945.
Il réussit à survivre en servant d'interprète, en soutenant les autres, les plus faibles que lui, et en étant protégé par d'autres déportés. Il séjourne dans le bloc des invalides. Il s’efforcera dans le récit qu’il en fit plus tard de trouver les mots pour en traduire l'indicible horreur. C’est en même temps dans ces cironstances inimaginables qu’il connait une profonde expérience spirituelle.

La France libérée ne lui est guère reconnaissante. Étudiant brillant, le Ministre de l'éducation du régime de Vichy, Abel Bonnard, lui avait interdit personnellement de se présenter en 1943 au concours d'entrée à l'École Normale Supérieure. Cette sanction n’est pas levée à la Libération, les aveugles demeurèrent jusqu'en 1955 interdits d'enseignement. C’est donc à l'étranger (au sein de l'Alliance Française) que Jacques Lusseyran peut réaliser son désir d'enseigner.

Il part aux Etats Unis et devient un brillant conférencier. Il enseigne la littérature française dans différentes universités américaines. En 1961, il écrit Et la lumière fut, le récit de ses vingt premières années, afin de transmettre à ses étudiants américains son message d’amour de la vie.

Il meurt dans un accident de voiture, le 27 juillet 1971, pendant des vacances en France, il a 47 ans.
Son livre s’achève sur ces mots : La joie ne vient pas du dehors, elle est en nous, quoi qu’il arrive. La lumière ne vient pas du dehors, elle est en nous, même sans les yeux.


L'attention

mercredi 18 août 2010

Swami Ramdas


Swami Ramdas (1884 - 1963) de son nom civil Vittal Rao est regardé en Inde et également en Occident comme l’un des plus grands maître spirituels de la tradition indienne de la Bakti, la dévotion.
Vittal Rao est né en 1884 dans le Kerala, au sud-ouest de la péninsule indienne. D'esprit très indépendant, il échoue à tous les examens à Mangalore ainsi qu’au collège chrétien d'Udipi. À 16 ans, il s'enfuit de la maison paternelle pour chercher du travail à Bombay, mais il sera bientôt rapatrié par l'oncle chez qui il avait cherché refuge. Frappés par ses qualités artistiques, ses parents l'envoient à l'École des beaux-arts de Madras où il y étudie le dessin et la gravure. Trois ans après, il obtient le diplôme d'ingénieur textile. Au cours de cette période, il se passionne pour la littérature anglaise, mais aussi pour les écrits de Vivekananda et de Ram Tirtha.

En 1908, il fonde une famille, travaille dans diverses usines textiles avant de s'installer à son compte en 1918. À cette époque, il s'associe au mouvement de non-coopération lancé par le Mahatma Gandhi et devient un ardent nationaliste. Mais l'appel du Divin commence à se faire entendre avec de plus en plus d'intensité. Une expérience qu'il a vers 1919 l'impressionne fortement. Alors que sa femme est atteinte de la variole et que sa fille se remet difficilement d'une coqueluche, il prie ardemment devant la photo d'un grand sannyasin, Shri Pandurangashram Swami. Peu après, il constate que sa femme et sa fille sont guéries. Puis la vie reprend son cours, il est à nouveau absorbé par les occupations sociales et professionnelles. C'est plus tard qu'il se replonge dans les enseignements de Ramakrishna, Vivekananda et Ram Tirtha.

Il se met alors à chanter constamment le nom de Rama et y consacre même une grande partie de la nuit. Il pratique aussi différentes formes d'ascétisme et mange de moins en moins. Son père, qui suit lui-même avec ardeur la voie de la dévotion, l'initie au mantra de Rama : Om sri Ram, Jaï Ram, Jaï Jaï Ram.
En 1922, il décide, après dit-il "une période terrible d’inquiétude et de tension" de s’abandonner totalement à Ram. Il quitte sa famille et devient sannyasin, moine errant.

Il va ainsi effectuer un long pélerinage de trois ans, parcourant les lieux sacrés de l'Inde du Nord au Sud, vivant de charité, sans accepter d'argent. Outre la répétition incessante du mantra, sa pratique consiste à voir le monde comme des formes de Ram et à accepter tout ce qui peut se présenter comme la volonté divine.

Les incidents douloureux, tragiques, attendrissants ou extatiques de cet itinéraire spirituel sont racontés avec humour dans deux ouvrages réunis par la suite en un seul volume sous le titre Carnet de pèlerinage qui est sans doute l’un des livres mystiques les plus inspirants.

À la fin de ce long périple, il revient dans l'État du Kerala où en 1931 ses disciples lui font édifier un ashram, Anandashram, afin de recevoir des visiteurs en quête d’Absolu.

En 1954, accompagné par Krishnabai sa disciple la plus proche et mère de l’ashram, il entreprend un voyage autour du monde. Le 25 juillet 1963, une attaque cardiaque l'emporte au milieu des chants dévotionnels du Ramnam.

Essayer de s'approcher de Ram

Swami Ramdas - La voie de la dévotion

Le Ram Nam selon Swami Ramdas


dimanche 15 août 2010

Jeanne Guyon


Le nom de Madame Guyon, femme, écrivain et mystique, reste attaché à une querelle religieuse dont les champions, Bossuet et Fenelon s'affrontent au dessus d'elle tandis qu'elle est incarcérée d'abord à Vincennes puis à la Bastille. Le combat se déroule à la cour du roi-soleil, Louis XIV, alors au faîte de sa puissance.

Le mysticisme est regardé comme contraire aux intérêts temporels, Madame de Maintenon d'abord séduite par la lumière spirituelle de Madame Guyon craint la défaveur du roi, elle cherche le soutien de Bossuet qui attaque Fénelon, le disciple de Madame Guyon. Rome est alertée, la carrière d'un illustre prélat est brisée, Madame Guyon, abandonnée, est confinée à la Bastille pendant plus de 7 ans.

Et pourtant, dans toute l'histoire de l'Église, peu de personnes ont atteint comme Madame Guyon un tel sommet de spiritualité et de dévotion. Tout au long de sa carrière, et toujours sans justification, elle sera soupçonnée, calomniée, maltraitée et persécutée. Son seul crime est d'aimer Dieu, de clamer innocemment son amour, et de vouloir en faire partager les fruits.

Jeanne-Marie Bouvier de la Motte naît à Montargis, le 13 avril 1648, de parents «qui faisaient profession d'une fort grande piété» et qui la trimbalent, de 2 à 11 ans, d'un couvent à l'autre, chez les Ursulines, les Dominicaines et les Bénédictines, avec des alternances à la maison. Très douée, la petite aime lire, rêver et prier.

Adolescente, elle se délecte de romans et de lectures spirituelles. Une vie de Jeanne de Chantal la marque profondément, de même que les oeuvres de François de Sales. Elle a des élans mystiques, ce qui ne l'empêche pas d'éprouver très tôt un émoi amoureux pour un cousin. C'est qu'elle est belle, et elle s'en réjouit, mais elle est aussi douce, ardente et énergique.

À 15 ans, elle est mariée avec Jacques Guyon du Chesnoy, un riche parti de 22 ans son aîné, malade, querelleur et mesquin. Elle sera toujours une excellente épouse et mère, mais pour surmonter sa vie conjugale difficile (cinq maternités, perte de deux enfants), elle s'adonne à l'oraison, à l'ascèse et à la mortification, mais surtout à la mystique de l'esprit d'enfance, de confiance et d'abandon, qui correspond à son tempérament joyeux et rayonnant.


Veuve à 28 ans, elle se retrouve libre et fortunée. Écartant des offres de mariage, elle poursuit son aventure spirituelle. Elle renonce à sa propre volonté pour se laisser habiter et mouvoir par la volonté de Dieu «comme un petit poisson dans la mer.» C'est une passivité active mais assumée dans la joie et la louange.

À 32 ans, elle quitte le foyer et entreprend une vie voyageuse. Elle va d'abord à Paris où elle rencontre Mgr D'Arenthon, évêque de Genève, qui l'attire vers les Nouvelles Catholiques, une oeuvre vouée à l'éducation religieuse des protestantes converties. L'évêque, qui convoite sa fortune, la dirige à Gex, où un nouvel institut vient d'être fondé. Madame Guyon comble l'oeuvre de dons mais refuse de s'y engager par des voeux. Elle se méfie de certains aspects de l'oeuvre. Après des pressions, l'évêque la met en demeure de partir ou de rester. Elle part. Une campagne de calomnies est alors déclenchée contre elle.

Elle se réfugie à 35 ans chez les Ursulines de Thonon où elle passe deux années décisives. Elle approfondit sa pensée et découvre que son expérience spirituelle est communicable. Elle écrit le Moyen court et très facile de faire oraison, appelé le Moyen Court. Elle compose aussi Les Torrents, long poème théologique sur le thème du Pur Amour.

À cette époque d'intolérance, écrire sur des matières religieuses est déjà périlleux. Mais pour une femme, laïque par surcroît et liée à aucun ordre ou clan religieux, le danger est extrême, d'autant plus que la démarche spirituelle de Madame Guyon est éminemment personnelle.

La population française est composée de plus de 90% de catholiques. Les huguenots (protestants calvinistes) sont l'élite économique du pays. Le roi est sur le point de révoquer l'édit de Nantes qui accorde des droits minimes aux protestants. Ils seront alors persécutés et quitteront massivement le pays.

L'affaire Molinos vient de faire du bruit. Selon la doctrine de ce théologien espagnol, il est possible d'atteindre la perfection chrétienne dans un état de contemplation passive et d'absorption en Dieu (quiétude). Ses oeuvres sont à la veille d'être condamnées par Rome, et Molinos mourra en prison. Tout ce qui se rapproche du quiétisme devient suspect. La chasse aux mystiques est ouverte; ils sont traqués comme les sorcières des siècles passés.

Le Moyen Court est publié à Grenoble en 1684 et connaît un succès immédiat. Madame Guyon écrit Examen de l'Écriture sainte. Partout où elle va, Turin, Marseille, Grenoble, elle attire des foules qui l'écoutent parler avec simplicité et conviction de sa dévotion d'amour. Elle a le don de la parole. Après avoir fondé un hôpital à Verceil, elle se rend à Paris, où elle s'installe au cloître Notre-Dame. Elle a 40 ans.

Elle se fait des ennemis que sa piété et son rayonnement enragent. La calomnie se transforme en acharnement. Accusée de débauche et de quiétisme, elle se tire d'embarras. Internée pendant 7 mois au couvent de la Visitation, elle est interrogée sur le Moyen Court. Dans l'intervalle, elle publie néanmoins un Commentaire du Cantique des Cantiques.

Libérée, elle se retire chez Mme de Miramion. À la cour, un cercle de fidèles se forme autour d'elle avec la Confrérie du Pur Amour. Fénelon qui est le précepteur du dauphin et occupe une place importante à la cour devient son disciple ainsi que les ducs et duchesses de Chevreuse et de Beauvillier qui lui resteront fidèles durant près de trente ans. Jeanne Guyon écrit la Vie, une sorte d'autobiographie spirituelle que Bossuet lui a ordonné d’écrire en vue de la piéger.

Une commission (dont fait partie Bossuet) est chargée d'examiner la doctrine de Madame Guyon. Elle rédige ses Justifications, et Fénelon, ses Recueils. Bossuet, soutenu par Madame de Maintenon, condamne la mystique et les écrits de Madame Guyon.

Madame Guyon, qui n'est plus qu'un simple pion sur l'échiquier, est arrêtée et détenue. Fénelon publie sa retentissante Explication des maximes des saints. Bossuet riposte par l'Instruction sur les états d'oraison qui s'attaque violemment à Madame Guyon. Le roi appuie Bossuet. Fénelon soumet ses Maximes à la censure de Rome. Rome cède à la pression de Louis XIV et condamne Fénelon.
Quant à Madame Guyon, elle est transférée à la Bastille, où elle y reste sept longues années. Elle en sortira à cinquante-cinq ans, le 24 mars 1703, sur un brancard.

Il lui reste un peu plus de treize années à vivre. Elle les consacre à former à Blois des disciples catholiques et protestants, les ouvrant à la vie intérieure dans une discrétion totale. Elle meurt paisiblement le 9 juin 1717 à 69 ans, deux ans après le décès de Fénelon.

Rien ne manque à mon âme

De la quiétude en Dieu

mardi 10 août 2010

Hans Denck - La Theologica Germanica


Né en 1495 en Haute Bavière, Johannes (ou Hans) Denck était un homme tranquille qui désirait éviter la controverse. Il est décrit par ses contemporains comme un homme amical, simple et honnête. Loin d’être un rebelle, il fut néanmoins poursuivi tout au long de sa vie pour l’expression de sa foi à une époque où le schisme protestant venait de se produire en réponse à la décadence de l'Eglise Catholique.


Il était versé en latin, grec et hébreu et occupait des fonctions professorales à Nuremberg, alors sous l'influence de Luther. Il se maria et eut un enfant. Il s’installait dans une vie tranquille et respectable mais son âme contemplative avait faim de Dieu. Il voulait vivre une sainteté intérieure et l’union au Divin dans sa propre vie. Il rencontra alors La Theologica Germanica, un traité mystique qui l’influença énormément.

Il commença à connaître des expériences intérieures. Au lieu de chercher « à penser par lui-même », il chercha à « penser comme le Christ » et à le suivre. Sa devise devint : « Personne ne connaît vraiment le Christ qui ne le suit pas dans sa vie quotidienne ». Il fut expulsé de la ville pour ses positions jugées hérétiques, ses biens furent confisqués et il fut séparé de sa femme et de son enfant.

Par la suite, il se rendit dans d'autres villes protestantes dont il fut également expulsé, et après une longue errance trouva refuge à Bâle en Suisse. Il se joignit à un groupe qui partageait ses vues : les anabaptistes. Il publia plusieurs ouvrages qui étaient en profond désaccord avec les positions tant de Luther que de la papauté.

Il considérait les cérémonies et les sacrements comme secondaires par rapport à la seule chose important qui était l’imitation de Jésus Christ. Son intuition fondamentale « Il ne suffit pas que Dieu soit en vous, vous devez également être en Dieu » ouvrit la porte par la suite au mouvement Quaker.

Bien qu’il ait regardé la Bible avec estime, il ne l’assimilait pas à la parole de Dieu. Il estimait que beaucoup faisaient de la Bible une idole. Pour lui, tout vrai chercheur de Dieu peut recevoir un éclairage intérieur direct sans passer par les Ecritures.

« J'apprécie les Écritures, mais pas autant que la Parole de Dieu qui est vivante, forte, éternelle, et libre. La Parole de Dieu est libre des éléments du monde. C'est Dieu lui-même. Il est Esprit, et non la lettre, écrit sans plume ni papier, de manière qu'il ne peut jamais être effacé. »

Il estimait que "en matière de foi tous doivent procéder librement, volontairement, et non par la contrainte." En outre, étant donné que l'accessibilité à la «parole intérieure» est universel et individuel, personne ne détient le monopole de la vérité.

Parce qu'il estimait qu'il était préférable de laisser les autres dans l'erreur que de les obliger contre leur conscience, il était devenu un défenseur de la tolérance en matière de vérité religieuse, de droit moral et de justice sociale. Dans ses heures les plus sombres Denck a maintenu sa croyance dans la liberté de pensée, et a encouragé les autres à faire de même.


Qui me donnera une voix



La Theologica Germanica est un traité mystique écrit en langue allemande (et non en latin comme c'était l'usage à l'époque) qui semble avoir été écrit au milieu du 14ème siècle par un auteur anonyme. Le style et l’approche psychologique font de Maître Eckhart un auteur possible.

La Theologica Germanica expose les moyens de suivre un chemin de perfection menant à l’union de l’être humain au Divin, tel que l’a suivi le Christ. Ce chemin passe par le renoncement au péché et à l’égoïsme, pour en arriver à ce que, ultimement, la volonté Divine remplace la volonté humaine.

L’ouvrage fut largement diffusé dans les milieux mystiques des siècles qui suivirent.
Il fut re-publié en 1528 avec des commentaires de Hans Denck.



dimanche 8 août 2010

Simone Weil


Philosophe de l'absolu

Simone Weil nait en 1909 à Paris au sein d'une famille de la bourgeoisie. Elle aura la chance de pouvoir bénéficier d'une éducation classique. Au Lycée Henri IV à Paris, elle est une des premières filles à avoir accès au cours de philosophie d'un professeur célèbre : le philosophe Alain. Simone Weil sera influencée par la stature de ce professeur, par ses idées non-conformistes et ses rébellions contre l'autorité universitaire. Elle devient elle-même professeur de philosophie et s'engage sur le plan politique.

Dans les villes de province où elle enseigne (au Puy, à Bourges) elle fréquente les ouvriers, les chômeurs, discutant avec eux dans les cafés, leur donnant des cours de culture générale pour les instruire afin de les éclairer sur le rôle important de la classe ouvrière. Pour mieux comprendre les rouages de l'oppression sociale, elle se fait embaucher comme ouvrière en usine, malgré sa santé précaire. En 1936, elle rejoint les brigades internationales, en Espagne, où elle s'élève contre le comportement des soldats de son propre camp.

En voyage en Italie, sa vie personnelle bascule soudain lorsque, dans une église à Assise, elle vit un moment spirituel intense. "Quelque chose de plus fort que moi m'a obligée, pour la première fois de ma vie, à me mettre à genoux", écrira-t-elle.
Elle se rapproche peu à peu du christianisme. En 1938, elle éprouve la présence du Christ dans un expérience « improbable », et entre en contact avec des prêtres et des religieux, afin de leur poser des questions sur la foi de l'Église catholique. Mais elle reste très discrète sur son évolution spirituelle, et ce n'est qu'après sa mort que ses amis découvriront la profondeur de sa vie spirituelle.

Durant la guerre, la famille Weil, d'origine juive, quitte Paris, d'abord pour Marseille, et ensuite pour New York. Mais Simone Weil n'a qu'une seule idée : rejoindre la Résistance en Angleterre et aider la France contre la force hitlérienne. Le philosophe Gustave Thibon et le Père Perrin, ses confidents pendant la guerre, écrivent : "La seule pensée d'abandonner la France esclave et meurtrie et de vivre à l'abri des persécutions suffisait à la plonger dans le désespoir".

Elle parvient non sans mal à rejoindre Londres. Elle travaille comme rédactrice pour une commission où on lui demande un rapport sur la situation morale de la France, en vue d'une nouvelle constitution à bâtir à l'issue de la guerre. C'est là qu'elle écrit son dernier ouvrage, en 1943, L'Enracinement et qu'elle meurt à 34 ans, la même année, de la tuberculose.

Passionnée de Platon, profondément humaniste, en quête incessante de vérité, militante active et passionnée, elle s'est constamment mise au service des opprimés. Sa probité intellectuelle et morale lui ont permis, dans une période de l'histoire particulièrement troublée, de ne pas se laisser séduire par aucune idéologie.
Son exigence extrême vis à vis d'elle-même et son désir d'Absolu interpellent plus que jamais notre époque et son absence de valeurs. Aussi son rayonnement posthume ne cesse-t-il de s'étendre.
La prière est faite d'attention

Ce désir insatiable

Milarepa


Milarépa 1040-1123 est un très grand yogi et probablement le maître le plus renommé du bouddhisme tibétain.

Il naquit dans la province de Gungthang (ou Goungthang) à l'Ouest du Tibet, près du Népal. Son père mourut alors qu'il n'avait que sept ans et les propriétés de la famille furent laissées au soin de parents qui dépouillèrent Milarépa, sa mère et sa sœur. La mère, ne pouvant admettre cette situation, envoya son fils apprendre la magie noire afin de se venger de cette injustice.

Milarépa fut instruit par un magicien expert en la matière. Il causa d'abord la mort de 35 de ses ennemis, tués sous les décombres d'une maison qu'il avait fait s'effondrer, puis il provoqua un orage de grêle qui détruisit toute la récolte de céréales de ses ennemis.
Toutefois, il regretta ses actes néfastes, il rechercha un maître bouddhiste capable de l'aider à neutraliser la karma négatif qu'il avait accumulé. Il devint disciple de Marpa, le traducteur. celui-ci avait rapporté d'Inde au péril de sa vie, puis traduit, les enseignements du Maître indien Naropa (1016-1100), eux-mêmes transmis par le sage indien Tilopa (988-1069).

Marpa eut l'intuition qu'il avait affaire à un être au destin exceptionnel qui deviendrait son successeur. Il n'en montra cependant rien et, connaissant les méfaits passés de Milarépa, il s'affaira d'abord à tester la volonté de son élève et à le purifier de ses crimes passés. Ainsi, il imposa à Milarépa des épreuves considérables afin de le préparer à recevoir les instructions et enseignements ultérieurs. Il lui demanda par exemple de construire seul différentes tours en pierre, de formes variées (ronde, carrée, triangulaire...) et à chaque fois il reprochait à Milarépa un défaut dans la construction et lui ordonnait par conséquent la destruction de l'ouvrage et le repositionnement des pierres à leur place d'origine. Durant ce temps, Marpa continuait à enseigner ses élèves, tout en excluant Milarépa. Celui-ci tenta d'obtenir des enseignements auprès d'un autre maître, obtint l'aide de Daméma, l'épouse de Marpa ... tout cela en vain, Marpa refusant toujours de lui enseigner. Totalement désespéré, Milarépa décida d'en finir avec sa vie de misérable et songea au suicide. Marpa le devina et l'arrêta au dernier moment : Milarépa avait purgé toutes ses fautes et était désormais apte à recevoir son enseignement.

Marpa lui transmit les enseignements qu'il avait lui-même reçus de Naropa et d'autres maîtres lors de ses voyages en Inde. Une fois cet enseignement dispensé, il envoya Milarépa pratiquer en retaite solitaire dans les grottes du Tibet.

Milarépa pratiqua la méditation pendant de nombreuses années dans le plus grand isolement dans des grottes de haute montagne et maîtrisa les transmissions qu'il avait reçues. Il vécut ainsi dans le dénuement le plus total. Il ne portait qu'un léger vêtement de coton (d'où son nom de Milarépa, Mila le "ré-pa" ou Mila le vêtu de coton) et ne se nourrissait que d'orties sauvages, à tel point que - nous dit la tradition - son corps prit une teinte verte ainsi qu'on le voit sur de nombreuses peintures.

Il atteignit l'état d'éveil en une vie, commença à enseigner et devint célèbre pour ses chants poétiques, Les Cent Mille Chants de Milarépa. Il eut de nombreux disciples célèbres.

Dans les divers lieux où il s'arrêta pour méditer et enseigner, Milarépa rencontra des personnes ou des situations qu'il utilisa pour illustrer son enseignement. Ces "chants" sont en réalité des enseignements sous forme de poèmes chantés (afin que les disciples les retiennent plus aisément) qui traitent de la plus haute philosophie bouddhiste.

Bien que n'étant pas un lettré et ne devant son élévation spirituelle qu'à sa pratique intensive, Milarépa avait atteint le plus haut degré spirituel. Il pouvait ainsi enseigner à d'autres le chemin qu'il avait lui-même parcouru.

Le plus élevé de tous les sentiers.

vendredi 6 août 2010

Paroles du Bouddha- Le Dhammapada-

Siddhartha Gautama dit Shakyamuni « sage des Sakyas » ou le Bouddha «l’Éveillé », le fondateur de ce que l'on appellera plus tard le bouddhisme, vécut en Inde au VIe ou au Ve siècle av. J.-C.


Il naquit près de Kapilavastu au Népal, de Mayadevi et Suddhodana, chef du clan des Sakyas appartenant à la caste des ksatriyas. Sa vie se déroula dans les États de Kosala et Maghada au Nord-Est de l’Inde actuelle.


Il aurait vécu à peu près quatre-vingts ans, de 623 à 543 av. J.-C. selon la tradition Theravada. Selon la majorité des spécialistes du début du XXe siècle, la période de sa vie s'étalerait plutot entre
563 - 483 av. J.-C. Les recherches les plus récentes envisagent la mort du Bouddha entre 420 et 380 av. J.-C.


Tous les courants bouddhistes le considèrent comme le « Bouddha pur et parfait » (Samyaksambuddha) de notre ère, qui non seulement a atteint l’Eveil, mais qui a « mis en branle la roue de la loi » en répandant librement son enseignement. Celui-ci fut transmis oralement pendant trois à quatre siècles avant d’être couché dans les textes du canon pali.


Le titre de Bouddha (en sanskrit buddha, « éveillé », participe passé passif de racine sanskrite budh-, « s'éveiller ») lui a été accordé plus tard par ses disciples. Il est également connu comme un Tathagata, « celui qui est venu/allé ainsi » prêcher la bonne Loi (dharma).



Le Dhammapada signifie « Les vers du Dharma ». Il est composé de 423 versets ou stances répartis en 26 chapitres.

C'est l'un des textes du Canon Pali, le Tipitaka ; plus précisément, le Dhammapada fait partie du Khuddaka Nikaya. Il s'agirait d'un des plus anciens textes bouddhiques qui soient conservés de nos jours.

Ce recueil de maximes et d'aphorismes est le texte le plus populaire chez les bouddhistes de toutes dénominations. Il a fait l'objet de nombreuses traductions.






jeudi 5 août 2010

Herbert Von Karajan


Etoile des chefs d’orchestre, personnalité hors norme, façonneur d’orchestre, Herbert von Karajan (1908-1989) est l’un des rares musiciens « classiques » à être entré dans la légende universelle du XXe siècle.

Il est né d'une famille de Salzbourg dont les ancêtres étaient grecs, roumains ou arméniens de Macédoine.

Baigné depuis son plus jeune âge dans la musique, il donne son premier concert de piano à quatre ans, il renonce à une carrière de virtuose en raison d'une malformation à une main. Il découvre alors la direction orchestre et dit-il: "je compris que désormais, c'est cela qui allait remplir ma vie".

Herbert von Karajan fait ses des débuts officiels de chef d'orchestre en 1929 en dirigeant Salomé de Richard Strauss à Salzbourg et devient, jusqu'en 1934, premier maître de chapelle de l'Opéra d'État d'Ulm. En 1937, il fait ses débuts à la tête de l'Orchestre philharmonique de Berlin et de l'Opéra national dans Fidelio.
C'est en 1938 qu'il obtient son premier grand succès à Berlin en dirigeant Tristan et Isolde ; un critique berlinois titre ainsi son article : « Das Wunder Karajan » (« Le miracle Karajan »).

Après la guerre, il devient chef d'orchestre permanent du Philharmonia Orchestra à Londres. A la réouverture du Festival de Bayreuth en 1951, ainsi que l'année suivante, il est invité à diriger l'orchestre du festival, notamment dans un Tristan et Isolde devenu légendaire. Après la mort de Furtwängler en 1954, il est élu en 1955 chef à vie de l'Orchestre philharmonique de Berlin, et dès cette année-là, après un premier concert à New York, il fait avec l'orchestre une grande tournée aux États-Unis, qu'il renouvelle l'année suivante.
En 1956, Karajan prend la direction artistique du Festival de Salzbourg, qu'il ne quittera pas jusqu'en 1988. En 1967 il crée le Festival de Pâques de Salzbourg, tout en restant à la tête du Festival de Salzbourg.

A l'orée des années 80, Karajan joue un rôle capital dans le développement de l'enregistrement numérique et apparaît dans la première conférence de presse annonçant la création du disque compact.

Il donne son dernier concert parisien en 1988 au Théâtre des Champs-Elysées, avec, au programme, La Nuit transfigurée de Schönberg et la première symphonie de Brahms. Usé par la maladie et la douleur, il démissionne en 1989 de l'Orchestre philharmonique de Berlin, et réalise en avril, chez Deutsche Grammophon et avec l'Orchestre philharmonique de Vienne, son dernier enregistrement, celui de la septième symphonie de Bruckner.
Le 23 avril 1989, il donne à Salzbourg son dernier concert. Le 16 juillet suivant, il meurt d'une crise cardiaque.

Karajan a exploré un très vaste répertoire allant du baroque jusqu’à la musique du XXe siècle. Son nom reste surtout attaché aux « piliers » du répertoire germanique. Les compositeurs qu’il a le plus pratiqués, le plus exhaustivement sont Beethoven, Bruckner, Brahms, Wagner et peut-être Richard Strauss.

Outre son profond amour de la musique, Karajan cultivait la perfection et le dépassement de soi dans tout ce qu'il faisait. Skieur émérite, pilote d'hélicoptère, il pilotait lui-même son bateau de vingt cinq mètres, ultra-rapide. Il aimait la grandeur de la nature, de la montagne, et de la mer. Il se maria trois fois. C'est avec sa dernière femme Aliette qu'il eut deux enfants.

Pour les mélomanes et les néophytes, Herbert von Karajan illustre l'image absolue du chef d'orchestre. La vie de ce perfectionniste tyrannique fut tout entière consacrée à la musique. Rarement artiste s'est à ce point confondu avec sa mission, creusant un sillon généreux et narcissique, passionné et mégalomane, fascinant et obsessionnel.
Afin d'atteindre au plus près l'idée qu'il se faisait d'une œuvre, il n'a pas hésité à la ré-enregistrer quatre fois. Car de ces mains enchanteresses, de ces yeux clos et de cette crinière argentée sortait un flot orchestral unique qui a changé la vision que l’auditeur du XXe siècle pouvait avoir du répertoire dit classique.
C'est que, grâce au relais du disque, le « son Karajan » était à nul autre pareil, et qu'il n'a cessé de l'affiner. Les quelque 800 enregistrements réalisés sur près d'un demi-siècle ne finissent pas d'en témoigner…

Il a été un chef extraordinaire, possédant une prodigieuse science de l'orchestre et nous laissant une discographie incomparable par son foisonnement et sa qualité. Il était sans conteste un être extrême.